L’église du Pin qui actuellement porte le nom d’église Saint Antoine a été vouée dès sa création à Saint Sulpice.
En effet, dans l’épitaphe d’un curé du Pin décédé au XIVème siècle, on mentionne l’église Saint Sulpice.
Deux siècles plus tard, en 1603, une inscription sur pierre nous indique que Saint Sulpice et Saint Antoine sont patrons de céans. Lors de la rédaction d’un acte de baptême en 1700, l’abbé de Bussières tient à préciser que Saint Sulpice est le premier patron de la paroisse.
La première église du Pin date du XIIème siècle. Elle a été érigée avant 1175 puisque, à cette date, nous savons qu’elle a été donnée aux chanoines de l’abbaye de Chaage par des seigneurs ecclésiastiques ou laïcs dont nous ignorons le nom.
Elle fait alors partie du diocèse de Paris, doyenné de Montreuil, puis vers 1205 du doyenné de Montfermeil tout comme les églises de Saint-André à Chelles, de Saint- Marcel à Villevaudé, de Saint-Martin à Villeparisis.
En 1352, elle est incluse dans le doyenné de Chelles. Lorsqu’est votée la Constitution civile du clergé le 12 juillet 1790, elle intègre le diocèse de Meaux et le doyenné de Claye. L’article 1er précise que « chaque département formera un seul diocèse et chaque diocèse aura la même étendue et les mêmes limites que le département ».
Depuis 2008, elle fait partie du pôle de Chelles.
Cette première église a été démolie, partiellement ou intégralement ?… Il n’en subsiste qu’une dalle funéraire que l’abbé Lebeuf décrit dans son « Histoire du diocèse de Paris » publiée en 1754.
« On voyait l’effigie d’un ecclésiastique imberbe, revêtu d’une aube brodée par le bas, d’une longue chasuble relevée sur les bras, portant l’étole et le manipule et tenant à deux mains son calice à large coupe… L’effigie était encadrée et couverte d’un arceau gothique très ouvragé… L’inscription latine en grandes lettres courant sur les bords de ce beau monument funéraire, apprenait que ce défunt mourut en 1323 la veille de la fête de Saint Sulpice ».
Une deuxième église ou la première restaurée ? En, 1909, Maurice Lecomte dans ses « Notes sur quelques églises de la région de Dammartin-en-Goële » décrit l’église du Pin en ces termes :
« L’extérieur de l’édifice est plutôt banal et même laid et l’œil ne relève, dans les dehors, aucun détail intéressant. Un petit porche, qui précédait la porte principale, à l’ouest, a été détruit après le milieu du siècle passé ». Démoli en 1884, il a été reconstruit en 2009.
Les contreforts sont très grossiers.
Le toit est sans divisions ; il est simple comme celui d’un bâtiment quelconque
Le clocher est une masse quadrangulaire, assez trapue, dont chaque face est percée d «’un arc en plein cintre » Un chapeau d’ardoises surmonte et couvre l’ensemble de cette tour carrée.
Toutes les fenêtres sont en plein cintre sans aucune bordure moulée ou sculptée.
Un mur droit termine le chœur.
La division est en trois vaisseaux, soit la nef, un collatéral nord et un collatéral sud beaucoup moins élevé que l’autre.
La première travée de la nef a longtemps été close et condamnée du côté du midi parce qu’on y avait fait une sacristie, cette dernière ayant été déplacée au milieu du XIXème siècle.
Les cinq autres travées du même côté méridional sont déterminées et distinguées par des piliers carrés, gris, d’une structure grossière.
Les six travées de la nef septentrionale sont déterminées et distinguées par une série de colonnes monostyles. Chacune de ces colonnes est coiffée d’un chapiteau de forme octogonale ; chacun de ces chapiteaux est sculpté et son ornementation médiocrement exécutée consiste en feuillages vulgaires.
Le style de ces chapiteaux n’est pas unique toutefois. Ceux des colonnes de la nef sont certainement du XVème siècle, ceux des colonnes du chœur peuvent être du XIVème.
Les arcs et les voûtes des trois vaisseaux sont construits en pierre et affectent la forme ogivale. Les nervures sont croisées.
Les clefs de voûte sont ornées soit d’écussons de motifs divers, un crucifix, des croix, le soleil, la lune… Les sculptures de ces clefs paraissent être de la fin du XVème siècle, donc contemporaines des chapiteaux des colonnes du côté nord de la nef.
Les inscriptions
Côté méridional on lit deux inscriptions sur pierre, en français, relatives à des fondations.
La première présente l’épitaphe avec la fondation de Michel Chauveau, chanoine de Saint-Germain l’Auxerrois de Paris et curé du Pin. Elle porte des armoiries : dans l’écusson, entre deux branches d’olivier se trouve un quadrupède sur un tertre. En 1603, Michel Chauveau fait don de « mazures » et d’un jardin à celui qui sera « nommé pour instruire les enfants de la paroisse ».
La deuxième, nous fait connaître la fondation de Bonne Madeleine le Couturier, veuve de Louis Philippe Desvieux, écuyer. Elle donne cent cinquante-neuf livres, un sol, trois deniers de rente pour les pauvres, les malades et pour pallier à l’insuffisance de ressources de certains parents qui ne peuvent pas payer le maître d’école.
Un marbre noir, au bas des marches du sanctuaire nous rappelle que Charles André Berthelot « ami, pasteur et père de ses paroissiens » est mort le 12 avril 1790, âgé de près de quatre-vingt-un ans, ayant possédé la cure pendant plus d’un demi-siècle.
La piscine
Les travaux de restauration de 1994 ont mis à jour une piscine, sorte d’évier servant à l’écoulement de l’eau utilisée par le célébrant pour ses ablutions avant l’eucharistie et pour la purification du calice.
Elle est incluse dans l’épaisseur du mur, derrière l’autel ; l’eau est évacuée vers l’extérieur par un petit orifice et s’infiltre dans le sol ou les fondations. Elle date vraisemblablement de la construction de la première église et a dû être occultée au XVIème siècle, au moment de la reconstruction.
La cloche
Elle a été bénie par Me André du RUEL vicaire pour Mr Gilles Girard prieur de Gondrecourt et curé du Pin, en présence de Jean Petit et René Noël marguilliers, de Michel Tartarin et d’habitants de la paroisse, entre autres Pierre Cahenier, maître d’école.
Deux autres cloches mises en place dans le clocher au cours du XVIIIème siècle ont été réquisitionnées dès le 10 août 1793 par ordre du ministre Tarbé, déposées au port d’Annet-sur-Marne le 29 octobre 1793, elles ont rejoint d’autres cloches du canton de Claye, avant d’être transformées en canons. L’une s’appelait Marie-Françoise, sa marraine étant demoiselle Marie Madeleine le Couturier, son parrain François Neyret, seigneur du Pin. L’autre avait été nommée Charlotte par Jean Dupeiron7 et demoiselle Anne-Charlotte Neyret, seigneur du Pin.
Cette cloche a été restaurée en 2005 avec la participation du Conseil général.
Le Chemin de croix
Le chemin de croix, en bois, date du XXème siècle, l’inventaire de 1906 précisant qu’il existait alors un chemin de croix en plâtre.
Les vitraux
Réalisation du maître verrier, Didier Quentin, ils datent de 1994.
Saint Antoine le Grand figure sur l’un deux au-dessus de la porte d’entrée.
Les autres, tous semblables, nous présentent des arbres de Jessé.
Peintures sur les piliers
Sur deux piliers cylindriques figurent des peintures non armoriées, mises à jour au XXème siècle. Elles sont bordées de noir et ont vraisemblablement été réalisées à l’occasion des obsèques d’un membre de la famille du seigneur de l’époque.
Un seul tableau : la Crucifixion
Ce tableau daté de 1849, sans signature, était autrefois placé sur le retable du maître autel. Il a été restauré en 1991, grâce à un legs fait par M.Mille peu
avant son décès pour les travaux de restauration de l’église, sous contrôle de « l’Association de sauvegarde de l’église du Pin ».
(Source : http://www.histoireclaye77.org/ville/le-pin/eglise-du-pin/
Extrait du livre « Les églises de l’ancien doyenné de Claye » édité par la SHCE.)